Un jour de mélancolie en 1953

J’aurais voulu beaucoup de choses

J’aurais aimé beaucoup de roses

Je n’ai connu que le néant

Où sont donc mes rêves d’antan

 

J’aurais voulu que tout soit beau

J’aurais aimé le renouveau

Je n’ai hélas vu que misères

Où sont donc passées mes chimères?

 

J’aurais voulu tant de soleil

J’aurais aimé tant de merveilles

Je n’ai connu que le brouillard

Mes songes étaient bien en retard

 

J’aurais aimé pouvoir entendre

J’aurais voulu pouvoir comprendre

Mais mon savoir est trop restreint

Je sais trop que je ne sais rien

 

J’aurais voulu pouvoir aimer

J’aurais aimé aussi chanter

Mais mon cœur est parfois amer

Et ma musique de travers

 

J’aurais aimé être tout autre

Pouvoir presque être un apôtre

Mais je manque de stoïcisme

Et aussi suis trop égoïste

 

J’aurais aimé être un vainqueur

A tous donner du bonheur

Faire que la vie soit moins cruelle

Mais la douleur est éternelle

 

Et pourtant quand le soleil brille

Ou qu’au ciel les étoiles scintillent

Le noir s'enfuit de mon cerveau

Comme un vol de passereaux

 

Marcel Geffroy

20 Novembre 1915

12 Mars 2002