Qui de nous n’a jamais dans le monde où nous sommes
Senti peser sur lui le fardeau d’être un homme.
Et qui de nous non plus par quel secret rapport,
Ne s’est senti petit en face de la mort.
Qui ne nous a jamais devant l’immensité,
Ou devant sa faiblesse, une immense pitié
Et devant ce spectacle d’un monde qui l’écrase.
Il faut pour être grand que l’homme se surpasse
Il faut à l’alpiniste qu’il vainque la montagne
Il faut au paysan faire verdir la campagne.
Hélas, je n’ai plus cette force virile
Tout effort de ce genre pour moi reste stérile.
C’est pourquoi la nature dans un geste divin
A laissé un espoir à ce déchet d’humain.
Cet espoir je viens pour tes trente sept années
Te le redire encore paroles surannées
Et avec le temps devenues une rengaine
« ma chérie, je t’aime »