Avril c’est la fin des tristes cheminées
Le plaisir du printemps des longues randonnées.
Avril c’est l’appel grandiose de la nature
Et l’éveil émouvant de toutes les créatures.
Avril c’est le symbole éternel des poètes,
Avril c’est le soleil succédant aux tempêtes,
Avril c’est la beauté et les cœurs en émoi
Avril c’est aussi hélas bien plus pour moi.
Je devrais dire pour nous mais je ne suis pas sûr
Que le temps qui s’envole emporte les blessures !
Quand doutant du présent tu songes à ton passé
Songe qu’il n’est pas seul, ton cœur, à se blesser
Pense que si parfois tu doutes ou tu regrettes,
Tu sauras toujours toi, où reposer ta tête.
Je n’ai qu’une modeste et peu robuste épaule
Et mon âme ne joue qu’un tout petit rôle.
Et bien loin des Don Juan qui font tant frissonner,
Je ne suis qu’un pauvre homme déjà tout grisonné,
Un pauvre homme qui t’aime et te voudrait heureuse
Sachant que le retour est chose trop ambitieuse.
La vie, je sais, est faite de joies et de souffrances
A tous les cœurs pourtant il reste l’espérance :
Le jour où ce soleil partira de mon âme
Le jour où je perdrai cette dernière flamme,
Moi qui n’ai rien aimé de plus beau et de grand
Je quitterai cette terre où je fus un errant
Et dans l’éternité éperdue de lumière
Je saurai que la vie est une chose éphémère.
Et toi ma douce amie lorsque tu vieilliras,
Quand vers les jours enfuis, tu te retourneras,
Tu verras loin très loin comme une ombre fugace,
Mon amour qui te suit et patient et tenace.