Elle dort, elle est calme. Elle est même angélique
C’est qu’elle c’est ma fille, c’est ma petite Annick.
Elle n’a pas lutté car elle est bonne et sage
Et puis elle a deux ans et c’est déjà un âge
Où les petites filles s’endorment gentiment
Avez-vous déjà vu un tableau si charmant
Que cette mignonne enfant dont les cheveux dorés
Sont dans un beau désordre posés sur l’oreiller ?
Elle dort. Sa narine rose lentement se soulève
Elle sourit. Si jeune est-ce que déjà elle rêve ?
Qu’il est beau ce sourire et comme il est confiant.
Qui donc peut sourire comme sourit un enfant ?
Et qui donc dira par quel étrange charme
Un bébé seulement peut sourire dans ses larmes.
Sait-elle ce que moi je ne saurai jamais
Tout ce que j’ai rêvé, saura-t-elle l’exprimer ?
Dans ce petit cerveau aux rouges délicats
Le mystère d‘un monde a-t-il éclos déjà ?
Qu’ils sont pauvres mes vers.
Qu’elle est triste ma prose
A côté de ce sourire d’enfant
On dirait qu’il explique comme éclosent les roses
Les matins de printemps triomphants.